Tarek Aïtmeddour ou l’art de Résister

Après une semaine en résidence à la MJC, la Compagnie Colégram présente une sortie de résidence aux amateurs venus l'applaudir le samedi 28 septembre 2019. Retour sur l'évènement.


Visionnez ici l'intégralité de "Résister"


 

Tout commence par une rencontre. Artistique d’abord mais pas seulement, une rencontre humaine. Tarek Aïtmeddour est un coeur immense au service de son art, la danse. Fort de son expérience de danseur, il se nourrit de son vécu pour créer sa compagnie Colégram et ainsi s’adresser au public en tant que chorégraphe pour partager ses valeurs, ses convictions et son univers.
Enfant, Tarek comprend très vite une chose: vivre, c’est résister. Cet esprit très jeune mais déjà bien aiguisé s’interroge. Résister oui mais avec quelles armes ? Il trouve quelques réponses dans le monde qui l’entoure et les différentes formes de résistance : attraction des planètes, tentation, corps, aimants, air, matière, amour, ...
Passionné, rêveur, avec une soif d’apprendre impossible à étancher, tout autour de lui l’inspire : le ciel, les astres, les oiseaux, le cinéma, la peinture, l’être humain,…
Le rêve prend vie une première fois : Résister est une vidéo-danse qui présente seize danseurs en robe blanche qui s’emparent avec virtuosité d’une terrasse parisienne. Une autre version existe « En dansant sur la terrasse »: des prises de vues serrées, des ralentis, le mouvement vu au plus près de son essence, dans ce qu’il a de plus pur et poétique. Cinq ans plus tard, ces vidéos ne sont pas tombées dans l’oubli, loin s’en faut. Résister aura droit à un second souffle, sur scène cette fois-ci. Un travail colossal commence alors. La compagnie Colégram prend vie. Il faut faire des choix artistiques : danseurs, musicien, costumière, technicien lumières, collaborateur artistique. Tarek est quelqu’un qui sait s’entourer de personnes à son image, talentueuses et généreuses. Evidemment, la partie artistique seule ne suffit pas. Il faut trouver des subventions, des lieux de résidence,... Créer coûte cher, très cher. Alors même que les heures de travail ne se comptent plus, « Résister » (En dansant sur la terrasse) atteint quasiment deux millions de vue sur les réseaux sociaux.

L’annonce faite quelques mois plus tôt par Julien Sans lors de l’assemblée générale résonne comme une évidence. La MJC de Lézignan-Corbières souhaite développer l’accueil de compagnies en résidence. Un chorégraphe, un lieu de résidence, un projet. La première compagnie accueillie  dans les locaux sera la compagnie Colégram du 23 au 28 septembre 2019.
Accueillir ces fabuleux artistes est un privilège qu’il faut partager sans aucun doute. Après une semaine en résidence à la MJC, la Compagnie Colégram présente une sortie de résidence aux amateurs venus l'applaudir le samedi 28 septembre. Au gré des musiques de Vivaldi, Steve Reich, de l’envoûtante viole d’amour de Jasser Haj Youssef et ses arrangements contemporains, six jeunes artistes, venus d'horizons divers, tant par leur origine métissée que par leur formation artistique issue des courants urbains, contemporains ou classiques, évoluent pour interpréter la pièce. Les mouvements sont doux, ronds, saccadés, amples, leurs déplacements varient en fonction de la partition chorégraphique. Les danseurs sont rapides comme dans une course, stoppent brusquement, repartent dans un autre sens éclatant en étoile puis fusionnent en une masse mouvante comme l’attraction des planètes. Le public est si près qu’il a l’impression de faire partie du ballet. Des perles de sueur glissent sur les muscles tendus des danseurs, leurs visages expriment une émotion commune : l’amour. C’est un ballet « hybride » qui développe l’intention du chorégraphe : la pluralité des résistances. Le public est conquis.

Depuis, l’histoire de la compagnie Colégram continue de s’écrire.
La première de Résister au théâtre de Nevers le 26 octobre 2019 restera un moment émotionnellement très fort. La peur de cette mise à nue d’un vécu parfois sombre d’un chorégraphe inébranlablement solaire a laissé place au bonheur de voir un rêve se réaliser. La prochaine date pour voir cette création sur scène n’est autre que le vendredi 25 septembre 2020 au théâtre Allegro à Miribel.
A l’instar de « Résister », « Le Bal », vidéo-danse réunissant trois danseurs sous des douches incessantes a eu droit à une courte version scène le 2 novembre 2019 à Paris, sa version intégrale sera présentée sur scène à l’Espace Rhénan de Kembs le 25 février 2021 ainsi qu’au théâtre de Nevers le 12 mars 2021  et « Tawam » duo chorégraphié et interprété par Tarek Aïtmeddour et Pauline Journé a été sélectionné pour La Grande Scène Ouverte du Mans le 27 octobre 2020 et verra sa version définitive voir le jour sur scène le 13 mars 2021 en région parisienne et le 10 avril 2021 à Biarritz.
Les  vidéos « Résister » et « En dansant sur la terrasse » ont été source d’inspiration pendant le confinement pour Julien Voarick, scénographe à Strasbourg qui en a fait un mapping (diffusion sur une façade d’immeuble) dont vous pouvez retrouver la captation intégrale sur la page Facebook de la compagnie. Cela a donné lieu à un reportage au JT de 13h de TF1 le dimanche 10 mai 2020.
En parallèle, cet artiste inépuisable a à coeur de partager son art avec tous les publics. Il a eu l’occasion en 2019 de faire découvrir son univers à l’association de danse inclusive Oxala, aux personnes âgées d’un Ehpad de Lyon ou encore à un groupe de réfugiés à travers le projet « Esperanto » en collaboration avec l’association Momentum, Habitat et humanisme et le musée des Confluences de Lyon.
S’il fallait trois mots pour décrire Tarek Aïtmeddour, ceux-ci seraient sans aucun doute simplicité, humilité et talent. On ne peut qu’être conquis.
Nous serons sans aucun doute très fiers d’ici quelques années d’avoir fait partie à ses débuts de la belle histoire de la compagnie Colégram.


Vous pouvez retrouver la compagnie Colégram sur les réseaux sociaux :
 
Facebook : https://www.facebook.com/Colégram-299922127223166/
Instagram : https://www.instagram.com/cie.colegram/
Site internet : https://www.cie-colegram.com


Rédigé par Pascaline COLIN le Lundi 18 Janvier 2021 à 10:00 | Lu 783 fois